REPAJOSEC-TOGO

La corruption en milieu judiciaire


Il est généralement admis que pour qu’il y ait un corrompu, il faut un corrupteur. Mais un réel défenseur du droit inverserait cet ordre pour dire : « pour qu’il y ait un corrupteur il faut au préalable un corrompu ». Lorsqu’un client qui veut par exemple déposséder un propriétaire terrien de son bien le plus précieux, la terre, parce qu’ayant acquis de façon frauduleuse le terrain, va voir l’huissier ou le commis de justice afin que celui-ci l’aide à remporter un procès contre lui intenté, c’est toujours moyennant pécule. Ou quand un juge arrive à faire condamner un innocent en faveur d’un coupable qu’il fait acquitter, c’est pour en tirer une récompense d’une certaine nature. Beaucoup diront que si l’action de corrompre n’avait pas existé, personne ne succomberait à celle-ci.

Et que dire de l’éthique, de la morale, ou de la justice, celle au nom de laquelle beaucoup d’hommes de valeur ont donné de leur vie ? La corruption au sein de la justice revêt une forme plus sournoise qui, tout en étant moins visible, demeure certainement la plus grave. C’est le cas des prévenus qui sont gardés au-delà de la date légale de garde à vue. L’exemple récent pour étayer ce fléau reste le prisonnier qui s’est récemment tranché la gorge à la prison civile de Lomé au bout de trois ans de détention sans jugement. Alors qu’il n’est même pas un prévenu d’exception, c’est-à-dire ayant trempé dans un coup d’Etat ou dans un meurtre. Qu’est-ce qui peut justifier le silence des juges devant de pareils cas ? Les juges seraient-ils restés insensibles s’ils avaient reçu par exemple un coup de fil d’un « haut placé » pour vite s’occuper de ce dossier ? Des hommes de justice qui traitent les dossiers selon « la tête du prévenu » sont corruptibles et donc corrompus.

Les rideaux viennent de tomber sur les états généraux du foncier au Togo. Or s’il est une bombe à retardement qui menace la paix civile au Togo, c’est bien le foncier. Depuis le champ de tirs situé à Agoé jusqu’au citoyen lambda les problèmes fonciers attendent d’être résolus par des juges. Ceux-ci vont-ils persister dans leur boulimie financière en traitant avec légèreté cette bombe ou vont-ils s’éveiller de leur torpeur pour prendre à bras le corps les problèmes de tous les justiciables avec la même conscience professionnelle ? On saura bientôt édifier !

 

 



11/02/2013
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