REPAJOSEC-TOGO

ELECTIONS 2013 AU TOGO, UNE DANSE TANGO

Les élections n’auront plus lieu en mars 2013 au Togo. Cette situation devient une évidence alors qu’aucune source officielle ne se prononce encore sur le sujet. Interrogé sur la question, un membre de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) nous a confié, « Qui vous a dit qu’on avait fixé la date des élections au 24 mars 2013 ? On ne connait pas encore la date de l’enregistrement des citoyens et vous, vous parlez de date des élections. Notre objectif est de doter le pays d’un fichier fiable d’abord et les politiques règleront ensuite le reste ».

Une réponse qui fait réfléchir plus d’un au sein du Réseau Panafricain des Journalistes pour la Supervision des Elections et la Lutte contre la Corruption (REPAJOSEC) étant donné que débat sur la date de la tenue des élections avait longuement préoccupée les acteurs politiques togolais jusqu’à ce que le Chef de l’Etat ne donne une date estimative sur sa tenue dans un discours radio télévisé.

La réalité a fini par rattraper les projections politico politiciennes des autorités togolaises après le refus de l’Union Européenne (UE) de financer les élections à venir au Togo.

En effet, après une tournée effectuée en Europe par le Premier Ministre AHOOMEY-ZUNU pour une demande d’assistance lors des élections à venir, l’UE dans un communiqué signé de Nicholas WESTCOTT affirme que « Tout appui financier direct de l’UE au processus électoral dépendra de l’existence d’un accord politique élargi et la mise en œuvre des réformes électorales dans l’esprit des recommandations de Missions d’Observation Electorale de 2007 et 2010, en particulier en ce qui concerne le réaménagement du découpage électoral. L’appui de l’UE est actuellement limité à l’observation électorale nationale via la société civile visant à renforcer les capacités en matière d’observation des organisations de la société civile engagées dans l’observation électoral ». En clair, l’UE conditionne son soutien financier au processus électoral à travers le respect des obligations arrêtées par la classe politique dans sa majorité. Voilà pourquoi elle « appelle le gouvernement, l’opposition et l’ensemble des forces politiques à s’engager véritablement dans la relance d’un dialogue politique national et à contribuer à l’établissement du climat d’apaisement nécessaire ».

      

Le climat socio politique reste aujourd’hui morose et l’Etat se refuse à entreprendre un véritable dialogue avec la classe politique de l’opposition pour trouver un consensus ou une mise en application effective des dispositions contenues dans l’Accord Politique Global (APG) signées pourtant par le pouvoir, la classe politique de l’opposition et deux  organisations de femmes représentant la société civile.

La tendance reste l’organisation de ces élections par le parti au pouvoir en l’absence de financement extérieur. Mais la grande question qui taraude les esprit dans leur quartier général demeure la reconnaissance des résultats qui sortiront des urnes sans l’implication de la communauté internationale. Va-t-elle accepter ces élections étant donné qu’elle émet déjà un certain nombre de critiques sur les conditions autour de ces élections.

 


 

Bonaventure MAWUVI

 

 


TOGO : élections, les indices d’un scrutin chaotique