REPAJOSEC-TOGO

TOGO : élections, les indices d’un scrutin chaotique


Plus de 6000 opérateurs de saisies (OPS) ont participé fin janvier début février dernier à une formation sur le déroulement de l’enrôlement des électeurs pour les prochaines élections à venir au Togo. Durant la formation, plusieurs anomalies relevées jettent du doute et du discrédit sur la crédibilité et la fiabilité du prochain recensement.

En effet, durant la formation des OPS, les formateurs n’avaient pas le même niveau de langage dans la délivrance du message acquis aux apprenants. Les termes utilisés divergeaient d’un formateur à un autre ce qui semait de la confusion chez les OPS une fois retrouver pour confronter les acquis de la formation. Pour exemple, certain formateur en lieu et place du module à rétention d’encre parlait de bac à encre.

Autres manquements non moins graves, résident dans le fonctionnement même du système d’enrôlement des électeurs. On pouvait constater que ce système disponible sur les machines est non conforme aux fiches d’identifications remis aux OPS pour la simulation. Du coup plusieurs interrogations se sont soulevées durant la formation semant une nouvelle fois du doute dans les esprits.

Il a été aussi noté qu’en lieu et place d’avoir la liste des contentieux une fois cette liste lancé, le résultat donnait la liste des personnes enrôlées.

Notons aussi l’état défectueux des imprimantes dans les kits d’enrôlement où l’on peut lire la mention à ne pas éteindre. Un OPS qui par inadvertance éteindrait une imprimante portant cette mention doit attendre l’arrivée d’un technicien affecté à sa zone avant de poursuivre les enregistrements des électeurs. Or, il s’avère qu’un technicien occupe une zone qui regroupe plusieurs centaines d’OPS. D’où des projections d’échauffourées durant la phase d’enregistrement des électeurs si cette situation se présentait, étant donné que le processus électoral a un caractère hautement politique et qu’une petite défaillance même technique que soit-elle, pourrait-être  assimilée à de la fraude.

Il est aussi important de signaler la non maintenance des 2000 kits, surtout des laptops disponibles pour les opérations d’enrôlement ce qui fait craindre les OPS pour le bon déroulement des opérations sur le terrain.

Interrogé sur tous ces manquements, un membre de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) rencontré sur le site de la formation, nous a rassuré en ces termes : « le moment venu, tout sera prêt, et je ne pense pas que les OPS puissent rencontrer tous les problèmes que vous évoquez ».

A noter aussi la divergence de l’information sur le déploiement et le découpage des zones d’opération chez les membres de la CENI. A ce propos, monsieur Kolani Lardja du PDR informait les OPS que cette année le découpage se fera en deux temps : une première de Cinkassé à Atakpamé tandis que d’autres membres de la même CENI approchés nous situe cette première de Cinkassé à Blitta d’une part et de Cinkassé à Anié d’autre part.

Des semaines après la fin de la formation des OPS, l’on se demande au Réseau Panafricain des Journalistes pour la Supervision des Elections et la Lutte contre la Corruption (REPAJOSEC) s’il ne faut pas des séances de mise au point des OPS avant que ceux-ci soient déployés sur le terrain pour les enrôlements. Etant donné que parmi eux, plusieurs expérimentent pour la première fois le contact avec le matériel informatique et une activité qui devrait normalement être réservée à des personnes averties.

Au vue de toutes ces préoccupations, l’on s’inquiète au REPAJOSEC des lendemains du processus d’enregistrement des électeurs qui pourraient connaître des mouvements de contestation.

 

 

 

 

Alexandre AGBOZOH-GUIDIH



21/02/2013
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